Résumé : Comme l’historien et l’archéologue, le géologue écrit une histoire à partir d’archives lacunaires, aléatoirement conservées dans le sol ou les fonds documentaires. Il s’agit là de redonner vie à ce qui, dans l’histoire de la terre comme dans celle de l’humanité, n’a pas été perdu.
Depuis la préhistoire, les métaux et minéraux disséminés dans les roches ont attiré l’Homme. Pendant plus de 10 000 ans, il a peu à peu appris à les extraire, à les transformer, à les utiliser. Tout au long au XIXe siècle, dans un contexte de révolution industrielle, la fièvre des métaux s’est répandue comme une épidémie. Les ressources géologiques, métalliques surtout, ont partout été l’objet d’une fascination irrationnelle, annonciatrice de progrès, de richesse et de prospérité. Partout, l’Homme a été tenté d’arracher à la terre ses richesses au prix d’immenses sacrifices et très souvent avec les mêmes résultats : l’échec, l’abandon et les ruines.
La haute Romanche s’inscrit dans cette histoire. Ici, mémoire de la terre et mémoire de l’Homme sont intimement liées et se répondent l’une l’autre. En exploitant les ressources géologiques de son territoire, l’Homme a mis au jour une mémoire de la terre tout en y laissant son empreinte.
Après un siècle d’abandon, alors que cette empreinte s’efface lentement, il était temps d’écrire cette histoire, celle de ces homme de la vallée ou d’ailleurs, qu’ils soient géologues, entrepreneurs, mineurs ou paysans. C’est à eux que ce cahier est dédié. Cote : PR 90